cette année, j’ai découvert un nouveau genre littéraire qui est rapidement devenu l’un de mes préférés : la poésie. j’en parle énormément sur mon instagram, puisque j’en lis beaucoup, et je reçois fréquemment des questions sur depuis quand j’en lis, comment j’annote des poèmes, quels sont les recueils que je recommande… j’ai donc eu l’idée d’en écrire un article, pour partager mon rapport à la poésie mais aussi pour « aider » certains d’entre vous. cet article me tient très à coeur, j’espère qu’il vous plaira!

i. mon expérience avec la poésie ❀
la première fois que j’ai lu un recueil de poèmes, ce fut pour le bac de français ; je n’ai pas assez de mots pour exprimer ma reconnaissance envers le programme de l’éducation nationale de nous avoir fait étudier les fleurs du mal de baudelaire. ce fut comme une apparition, un signe du destin ou ce que vous voulez, mais je suis tombée amoureuse de cette manière si puissante et belle d’écrire. simplement, d’écrire. de trouver les bons mots, les sublimes tournures de phrases et les meilleures figures de style pour mettre en lumière une rencontre, une histoire ou encore des pensées. par la suite et surtout durant le confinement du printemps, j’ai beaucoup lu la poésie de verlaine, de rimbaud et de nouveau de baudelaire… j’ai adoré déchiffrer, un crayon à la main, les vers si captivants de ces poètes. leurs vies m’ont aussi beaucoup intéressée, de même que le courant littéraire du symbolisme.
en parallèle de mes lectures, j’ai commencé à écrire. en prose surtout, mais mon intérêt soudain pour la poésie m’a réellement influencée à produire des textes de tous genres, que je vous invite à découvrir dans la description de mes posts instagram si vous le souhaitez. écrire est vraiment un sentiment indescriptible que je suis plus que reconnaissante d’éprouver et d’entretenir grâce aux conseils et au soutien de mes amies (love you heaps si vous passez par-là).
ma réelle passion voire obsession pour la poésie s’est finalement manifestée vers le déconfinement, lorsque j’ai découvert le mouvement poétique du surréalisme. j’ai lu, sous les conseils de mila, capitale de la douleur de paul éluard, qui s’est révélé incroyable. incroyable et unique par sa forme, ses images, ses phrases courtes mais qui vont à l’essentiel. j’ai vécu ma lecture, en étant touchée par chacun des vers du poètes du plus profond de moi. par la suite, d’autres lectures de recueils surréalistes se sont enchaînées, avec elsa d’aragon (encore merci mille fois maëlle!) et corps et biens de desnos. bref, gros coup de coeur pour le surréalisme auquel je ne m’attendais pas, et qui m’a fait tomber dans la lecture intensive de poésie.
ii. mes conseils ❀
je ne me considère absolument pas comme professionnelle de la poésie du xix et xxème siècles, mais si je peux aider certaines personnes à s’y plonger, c’est avec grand plaisir! tout d’abord, la première inquiétude qui revient souvent, c’est la question de comment lire de la poésie? il n’y a pas de solution universelle, mais j’ai personnellement réussi à savourer et apprécier pleinement mes lectures de poèmes en lisant un roman en parallèle. je lisais alors le recueil en cours deux jours par semaine environ, en prenant le temps de lire attentivement chaque vers pour réussir à m’imprégner le style et les images du poète. lire quelques poèmes par-ci par-là constituait mon petit bonheur de la journée. il est essentiel d’en lire pour le plaisir, se forcer risquerait de gâcher votre moment de lecture.
je ressens aussi le besoin d’annoter ce que je lis, de corner, de post-iter. c’est quelque chose qui m’est propre mais que je recommande vraiment de faire. exprimer ses impressions sur le papier me permet de mieux comprendre ce que je lis, de retenir les vers que j’aime ect. mes livres ne ressemblent plus à rien après les avoir lus, mais c’est un bonheur immense de me replonger dans mes notes des mois plus tard. en revanche, ma manière d’annoter est totalement subjective, je souligne au crayon ce que j’aime, je mets un post-il lorsque je souhaite relire un poème plus tard…
iii. ces recueils que je recommande chaudement ❀
j’ai cité la majorité de ceux que j’ai lus dans la première partie de l’article, alors je vous laisse avec quelques citations de chaque qui, j’espère, vous donneront envie de découvrir ces merveilles.
// les fleurs du mal, charles baudelaire ★★★★★
« obsession », dans « spleen et idéal »
[…]
Comme tu me plairais, ô nuit ! sans ces étoiles
Dont la lumière parle un langage connu !
Car je cherche le vide, et le noir et le nu !
Mais les ténèbres sont elles-mêmes des toiles
Où vivent, jaillissant de mon oeil par milliers,
Des êtres disparus aux regards familiers.
// poèmes saturniens, paul verlaine ★★★
« nervermore », dans « melancholia »
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant
» Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d’or vivant,
Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.
– Ah ! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées !
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
// illuminations, arthur rimbaud ★★,★
« aube »
J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. […]
// capitale de la douleur, paul éluard ★★★★,★
x
Inconnue, elle était ma forme préférée,
Celle qui m’enlevait le souci d’être un homme,
Et je la vois et je la perds et je subis
Ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide.
// elsa, louis aragon ★★★★★
[…] Je vais te dire un grand secret Je ne sais pas
Parler du temps qui te ressemble
Je ne sais parler de toi je fais semblant
Comme ceux très longtemps sur le quai d’une gare
Qui agitent la main après que les trains sont partis
Et le poignet s’éteint du poids nouveau des larmes
Je vais te dire un grand secret J’ai peur de toi
Peur de ce qui t’accompagne au soir vers les fenêtres
Des gestes que tu fais des mots qu’on ne dit pas
J’ai peur du temps rapide et lent j’ai peur de toi
Je vais te dire un grand secret Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d’aimer
C’est pourquoi je me donne le mal de vivre
Mon amour.
// corps et biens, robert desnos ★★★
dans « le fard des argonautes »
Exhausser ma pensée, Exaucer ma voix
j’ai encore tellement de recueils à découvrir, je veux tout lire tout voir tout annoter. n’hésitez pas à me recommander vos recueils et/ou citations préférés, de même que votre rapport à la poésie!

à bientôt,
telma
Cet article est magnifique. Tu rends hommage à la perfection à ces recueils et juste en relire certains ça me met des papillons dans le ventre. Merci pour ce moment ♡ ♡
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je suis tellement heureuse qu’il te plaise. merci mimi <333 (ravie de t'avoir mis des papillons dans le ventre indirectement haha!)
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omg je suis amoureuse de ton article ❤ merci de le partager avec nous, tu me donnes envie de lire encore plus de poésie! je te recommande mais tellement "le roman inachevé" qui est mon recueil préféré au monde! quant à moi, je m'en vais mettre "capital de la douleur" dans ma wishlist… bisous ma telma
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merci beaucoup beaucoup pour ton retour! ça me fait tellement plaisir! et mon dieu il faut absolument que je me procure « le roman inachevé » asap!!! ouiii j’espère qu’il te plaira (mais je n’en doute pas!)
bisous ma lauriane
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